· 

Picsou est-il avare ou économe ?

Tout simplement, on pourrait dire qu’il est les deux ! En effet, on pourrait dire cela, mais dans cet article, on va pousser un peu plus loin la réflexion et découvrir s’il l’est vraiment et comment il l’est devenu !

Le passé forge le caractère

Tout d’abord, c’est vrai qu’on peut dire que Picsou est avare et économe, mais il semblerait qu’il soit davantage avare ! Pour expliquer cela, explorons les origines de Picsou…. Il y a bien longtemps, en 1947, Carl Barks a créé le personnage de Picsou en s’inspirant d’Ebenezer Scrooge, un personnage tiré du conte un chant de noël de Charles Dickens. Ce personnage est un radin (mot qui se rapproche finalement beaucoup de avare) dénué de pitié.

On peut remarquer que Ebenezer Scrooge a de nombreuses ressemblances à Picsou, autant physiques (image jointe) que mentales. On peut donc en conclure que puisque Carl Barks s’est inspiré de ce personnage et en a donné de nombreuses caractéristiques à Picsou, il semblerait qu’il ait créé au tout début Picsou en faisant de lui un personnage avare de nature. Mais ce n’est pas la seule raison : Son avarice serait également née au fur et à mesure de sa vie, à travers les nombreuses épreuves qui l’ont rendu « plus dur que les gros durs, et plus malin que les petits malins ».

 

Maintenant, reprenons quelques témoignages...

Pour commencer celui des éditions Hachette qui soutiennent fermement que Picsou est économe et non avare ! Pascal Pierrey (rédacteur en chef de plusieurs magazines Disney) va ensuite déclarer qu’il soutient l’avis des éditions Hachette, car Picsou, étant petit, a vécu dans la précarité en Écosse ! En effet, le clan des McPicsou était très pauvre et donc dans sa jeunesse, on a appris à Picsou à vivre en économisant chaque sou ! Mais malgré cela, Pascal Pierrey rappelle également qu’on peut constater que dans chacune des ses histoires, Picsou est radin, il refuse toujours de dépenser sa fortune ! On peut donc conclure de l’avis de Pascal Pierrey qu’il le considère surtout économe, mais qu’il voit aussi en lui une grande part d’avarice :

 

<< La tradition veut que l'on dise de Picsou qu'il est économe et non pas radin...

C'est également ce que disent les Ecossais d'eux-même lorsqu'on les traite de radins !

On peut donc dire que c'est une question de point de vue...

Picsou dira de lui-même qu'il est économe (et excellent gestionnaire) !

Quand Donald aura tout le loisir de traiter son oncle de vieux radin !

Il ne faut pas négliger cette relation très particulière entre Picsou et son principal neveu.

Lorsqu'ils se revoient pour la première fois en 1947 dans Noël sur le mont Ours, Picsou est totalement solitaire, aigri, et fort méchant avec son neveu dont il se moque sans éprouver beaucoup de sentiments pour lui...

 

Mais très vite, cette rencontre redonne vie à Picsou qui retrouve une certaine jeunesse, du dynamisme et l'envie de voyager, accompagné par Donald et ses trois petits-neveux, dès les histoires suivantes.

Je considère que, dès lors, Picsou voit en Donald son héritier légitime, mais que son attitude et son caractère le désole tant, qu'il s'évertue à vouloir le changer, sans résultat notable...

Par exemple, nous voyons souvent Donald nettoyer les pièces du coffre.

Activité ingrate, surtout lorsque l'on comprend combien Donald est payé pour cette activité...

Toutefois, cela permet un certain apprentissage de l'intimité qu'il devrait avoir avec son futur héritage.

Et Picsou doit lui-même estimer que son héritier doit apprendre à le remplacer un jour en commençant par le bas de l'échelle.

De même, Gontran et Donald sont souvent en concurrence, autant pour la conquête de Daisy, que pour l'estime de leur oncle.

Mais Daisy sait que Donald est l'élu de son cœur, elle a juste besoin de stimuler l'intérêt de son éternel fiancé !

De la même façon, Picsou sait que Donald est son héritier, il a juste besoin de le stimuler pour qu'il se rende compte de l'immense responsabilité qui doit lui échoir dans un futur indéterminé ! >> Pascal Pierrey

 

Maintenant on va voir le témoignage de Morgan Gickel, le réalisateur de The scrooge Mystery. Témoignage non pas moins intéressant, même si son métier se rapproche moins des Duck que celui de Pascal Pierrey. Lui, soutient que Picsou n’est pas avare, il le qualifie d’amasseur, de collectionneur. Il soutient son avis en rappelant que chaque pièce dans le coffre de Picsou correspond à un souvenir, à une partie de son histoire (« Un sou c'est un sou ») . Selon lui, Picsou n’accumule pas son argent par seul désir d’avoir des montagnes de pièces ; il garderait dans son coffre toute son histoire. Picsou ne garderait donc pas son argent par pure avarice, il ferait donc preuve de sentimentalisme.

Alors, en conclusion, Picsou est en effet économe, une caractéristique que lui a sûrement transmise ses parents lorsqu’il vivait pauvre en Écosse, mais la question de son avarice reste très floue ! On pourrait dire que par son inspiration au conte de Charles Dickens, Carl Barks a rendu Picsou avare. Avarice qu’il aurait développée par son vécu, mais on se rend compte aussi que Picsou accorde une importance sentimentale à ses sous, il est attaché à eux par l’histoire qui les lie, il a gagné chacun d’eux par le fruit seul de ses efforts ! En effet, il ne donnerait pas la même importance à l’argent si elle ne correspondait pas à une partie de sa vie : « la richesse est bien plus qu'un simple tas d’argent... C'est la gloire de l'accomplissement qui compte ! ». Picsou est donc avare d’apparence, mais cache en fait un canard qui attache beaucoup de sentiments à son argent liés à son passé ! Une dernière citation pour finir, une citation écrite de la main d’un homme qui n’a rien à voir avec l’univers de Picsou, mais une citation qu’on aurait bien entendu sortir du bec de notre canard préféré, et qui confirme l’importance qu’il accorde à l’histoire de chacun de ses sous :

« L’argent est moins important que la façon dont il a été gagné » - Hervé Desbois

 

Léandre Pâquet, nouveau rédacteur

Écrire commentaire

Commentaires: 0