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Les préjugés racistes dans les histoires de Carl Barks

Carl Barks a réalisé plusieurs histoires dans lesquelles des Nègres* prenaient part. Habituellement, les nègres du continent africain étaient dépeints d'une manière particulière, stéréotypée, utilisée à l'époque, comme le fait qu'ils portaient des pagnes et des anneaux d'or, qu'ils avaient de grosses lèvres et des dents pointues, et qu'ils parlaient une langue ressemblant à du charabia ou un anglais limité. Barks a suivi le courant dominant dans ses histoires, mais dans les numéros ultérieurs - lorsque les opinions sur les nègres stéréotypés ont changés - ces nègres ont souvent été censurés. Dans cet article, vous trouverez des exemples de trois histoires, où vous pourrez comparer les versions initiales publiées par Barks avec les numéros ultérieurs censurés. La page se concentre sur les dessins et les dialogues de Barks - les différentes couleurs utilisées dans les différentes versions ne sont pas un sujet ici.

 

* Le terme "nègre", tel qu'il est utilisé ici, désigne les personnes d'origine africaine à la peau noire et remonte au milieu du XVIe siècle. Depuis la fin des années 1960, ce terme a été évincé et est souvent remplacé par le terme Noir (personne). Ce site web n'a aucunement l'intention d'offenser ce vaste groupe de personnes en utilisant le terme Nègre dans cette page, bien qu'il puisse être conçu de nos jours comme quelque peu péjoratif. La seule raison pour laquelle il est utilisé ici est que ce terme était courant à l'époque où Barks créait ses histoires.

 

*Certaines images sont en anglais, d'autres en français. C'est une question de qualité d'image. Cela ne change en rien la véracité des propos, préalablement vérifiés.

sombre est  l'afrique (1948)

Il s'agit de la première de trois histoires de la soi-disant Afrique noire, et Barks y dessine plusieurs exemples de nègres de la manière dont ils étaient habituellement dessinés à l'époque. Leur apparence stéréotypée comprenait de grosses lèvres et des boucles d'oreilles dorées, comme on peut le voir dans ce bloc de 4 panneaux. 

 

Un autre bloc de 4 panneaux de l'histoire a subi une chirurgie majeure à plusieurs égards. Les nègres ont toujours de grosses lèvres et des boucles d'oreilles en or, mais ils ont aussi deux autres traits stéréotypés : des dents pointues et des os qui sortent des oreilles ! La case 4 est éliminée pour supprimer la référence au cannibalisme. 

Le dialogue a été modifié plusieurs fois de la sorte dans l'histoire. Deux exemples : Barks qualifie les nègres de "cannibales" (dans les numéros ultérieurs, ils sont appelés "indigènes"), et plus tard, les neveux sont capturés par les "indigènes", après quoi le professeur montre le village du doigt et dit à Donald : "Voilà la marmite qui les attends" (dans les numéros ultérieurs, il dit "Voilà vos neveux, et voilà le chef").

 

Bombie le zombie (1949)

Le second personnage dominant de cette histoire est, bien sûr, le zombie totalement inconscient (il ne peut avoir qu'une seule pensée à la fois !) que les neveux appellent affectueusement Bombie le Zombie. Lorsque Barks a essayé de trouver une apparence plausible pour Bombie, il a gribouillé les 5 visages que l'on voit ici. Pour une raison quelconque, Barks a fini par renoncer aux grosses lèvres stéréotypées, et le résultat final représentait Bombie avec des globes oculaires vides et sans paupières. Lorsque Barks a remis l'histoire à l'éditeur, on craignait que les enfants ne soient effrayés par cette apparence, et l'éditeur a ajouté des pupilles et des paupières mi-closes pour adoucir les choses.

Il s'agit d'un exemple de bloc de 4 panneaux contenant plusieurs altérations. Les gros nez ont été raccourcis, les grosses lèvres et les dents pointues ont disparu, comme on pouvait s'y attendre, mais le nègre au chapeau haut-de-forme a lui aussi subi de mystérieux changements ; dans les nouveaux numéros, il lui manque d'abord sa boucle d'oreille gauche, puis sa boucle droite ! 

Le bongo du congo (1961)

Dans cette page de 10 pages, Barks n'a dessiné des nègres que dans 4 panneaux. Voici le premier. Les membres de la tribu (qui sont des canards, et n'ont donc pas du tout de grosses lèvres) ont subi une transition très surprenante ; Barks les a dessinés de manière presque authentique (nous sommes en 1961 et les marées changent) avec des cheveux noirs bouclés sur la tête, mais les numéros suivants les représentent avec des coiffures et des casques de type punk ! !! Pour quelle raison ? L'hypothèse d'une modification des coiffures pour l'adapter à un public enfantin est très probable.

Barks a dessiné le chef guerrier avec des os sortant de ses narines, mais ils ont été supprimés par la suite. En ce qui concerne le dialogue, Barks a fait référence (dans la bande dessinée originale) à "Mau Maus" à plusieurs reprises au cours de l'histoire. Ce terme a été remplacé par "Kwin Kwin" en français, mais aussi en anglais. La raison en est probablement assez simple : les Mau Maus étaient, dans la vie réelle, une organisation politique kenyane qui a eu recours au terrorisme pendant un certain nombre d'années. Le code moral de Disney, mentionné plus haut, a donc été appliqué : les questions politiques et le terrorisme implicite n'étaient pas autorisés non plus...

 

 

 

Henriques Diego,

avec l'aide inestimable de Wizyx à la correction

 

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